La Rose Blanche

Publié le par Britt and Jeff

La Rose Blanche   " DIE WEIBE ROSE "

Voilà des jeunes gens d'une vingtaine d'années, qui dans les heures sombres et difficiles de la seconde guerre mondiale, ont pris conscience que l'avenir de leur pays passait aussi par eux. Avec comme seule arme que la force de leurs mots, ils ont réussi en moins d'un an, à mettre en difficulté l'organisation nazie et le parti totalitaire hitlérien. Les instigateurs de ce mouvement qui a marqué une parti de la jeunesse allemande, n'ont pas hésité à payer de leur vie le simple droit à la parole et la liberté de penser. A leur façon, eux aussi, se battaient pour notre liberté ! Nous leur devons aujourd'hui le respect et le souvenir. Je me permets donc humblement, par le biais de cet article, de leur rendre hommage.


Le groupe de résistance "La Rose Blanche" fut crée au printemps 1942, par Hans SCHOLL et Alexander SCHMORELL, deux étudiants de Munich.

Ces deux jeunes gens voulaient sauvegarder leur indépendance d'esprit face au "nihilisme intellectuel" que représentait le nazisme. Refusant d'adhérer aux idéologies hitlériennes et révoltés devant les souffrances du peuple allemand, ils rédigèrent quelques tracts qu'ils envoyèrent à des destinataires bien ciblés, pour la plus part écrivains, directeurs d'établissements scolaires et universitaires, professeurs ou médecins. Des personnes bien considérés mais pouvant comprendre leurs motivations et éventuellement se rallier à leur cause. Très influencé par leur professeur de philosophie Kurt HUBER, ils discutèrent avec lui de leurs projets. Ce dernier non seulement les encouragea mais devint également le "porte-parole" du mouvement "La Rose Blanche"

Certaines de ces personnes les aidèrent effectivement à distribuer les tracts fort bien rédigés et faisant référence à des écrivains et penseurs comme Schiller, Goethe ou Aristote. Ils citérent même quelques passages de la bible.

En juillet 1942, après l'envoi des 4 premiers tracts, Hans SCHOLL et Alexander SCHMORELL, tous deux étudiants en médecine, furent enrôlés comme infirmiers dans la Wehrmacht et furent envoyé sur le Front de l'Estdurant environ 3 mois. De retour en Allemagne, écoeurés par toutes la barbarie dont ils avaient été témoins, ils redoublèrent leurs efforts et prirent contact avec d'autres dirigeants de groupes de résistants existants en Allemagne.

Alors que la bataille de Stalingrad faisait rage, ils rédigèrent avec l'aide de Kurt HUBER le cinquième tract de "La Rose Blanche" qui fut distribué à des milliers d'exemplairesà Francfort, Stuttgart, Augsbourg, Salzburg, Linz et Vienne.

A partir de ce moment "La Rose Blanche" pris de l'importance et de nombreux jeunes se rallièrent à sa cause. Une antenne fut créée à Hambourg autour de Hans Konrad LEIPELT, un étudiant en chimie. Les étudiants écrivirent partout des slogans de "La Rose Blanche". Ils collectèrent du pain pour l'envoyer aux détenus de camps de concentration et s'occupèrent de leurs familles. Les nombreuses actions toujours sans violence de " La Rose Blanche" furent prises en exemple dans plusieurs villes et jusqu'à Berlin.

En février 1943, après la défaite de Stalingrad, Kurt HUBER rédigea et imprima le sixième et dernier tract. On estime son tirage à 2000 ou 3000 exemplaires. Une partie fut envoyé par la poste, mais le 18 février 1943, Hans et Sophie SCHOLL en prirent une partie et décidèrent d'en inonder l'université. Ils déposèrent d'abord des paquets au endroits stratégiques, puis Sophie lança le restes des tracts du deuxième étage dans la cour de l'université. Le concierge qui a reconnu les deux étudiants, ferma les issues et n'hésita pas à prévenir la gestapo. Hans et Sophie SCHOLL ainsi que Christoph PROBST, un autre étudiant membre de "La Rose Blanche" furent jugés et condamnés à mort. Le 22 février 1943 ils furent tous trois guillotinés.

Kurt HUBER, Alexander SCHMORELL, Willi GRAFT, furent arrêtés et exécutés quelques mois plus tard.
Le réseau de Hambourg fut lui aussi démantelé par la gestapo en automne 1943. 50 partisans furent condamnés à la prison et 10 autres membres furent exécutés. Dans le sud de l'Allemagne, où "La Rose Blanche" avait également trouvé des adeptes, 80 personnes furent elles aussi condamnés à des peines de prisons, parfois juste pour avoir eu un contact quelconque avec le mouvement de " La Rose Blanche".

Parmi toutes ces victimes, on retiendra quelques noms de membres actifs du mouvement :

A MUNICH :

Hans SCHOLL  : 1918 - 1943

Hans Scholl est né le 22 septembre 1918 à Ingersheim, près de Stuttgart. Il a passé une grande partie de son enfance à Ulm, dans une famille protestante libérale de cinq enfants.
En 1933, Hans Scholl avait 14 ans à l'arrivée au pouvoir de Hitler. Il ne fut d'abord pas insensible aux paroles du nouveau chancelier allemand, et s'engagea activement dans les Jeunesses Hitlériennes jusqu'en 1936. Mais assez vite, Hans découvre la réalité nazie. Avec l'aide de ses parents il quitte les jeunesses hitlériennes et le parti National-Socialiste.
En 1938 il opte pour des études en médecine à Munich pour éviter de devenir un soldat à la merci de Hitler. La question d'entrer dans la Résistance ne cesse de s'imposer à lui. En 1942, il rencontre Alexander SCHMORELL et Chistoph PROBST qui partage les mêmes idées. Ils furent bientôt rejoint par Willi GRAF ET Sophie SCHOLL, la soeur de Hans, à Munich aussi pour étudier la biologie et la philosophie. Enfin leur professeur de philosophie, Kurt HUBER, acceptera de les aider. Ces cinq personnes deviendront très vite de le noyau dur de "La Rose Blanche"
Ensuite tout alla très vite. En quinze jours ils publièrent les 4 premiers tracts; en hiver 42/43, le cinquième tract fut publié et distribué à des milliers d'exemplaires dans plusieurs grandes villes. Le 18 février 1943, Le sixième tract et lui aussi publié en grand nombre, mais par manque d'enveloppes, Hans et Sophie SCHOLL décident de lancer ce tract du haut d'un balcon de l'université. Pour ce geste, Hans sera condamné à mort, et le 22 février 1943, il sera guillotiné juste après sa soeur Sophie. Avant de mourir, Hans SCHOLL, dira au juge Roland Freisler, chef-accusateur nazi, " Dans quelques temps, c'est vous qui serez à notre place ".


Sophie SCHOLL  : 1921 - 1943

Sophie Magdalena SCHOLL est née le 9 mai 1921 à Forchtenberg. Elle reçoit une éducation protestante. elle grandit avec les idées réfractaires de son père au régime hitlérien. Confortée, dans ces prises de conscience par son frère, qui est son aîné de 3 ans, et qui a été témoin de toute la barbarie nazie à l'encontre des juifs et des populations russes. Elle ressent très tôt les restrictions de liberté de penseret d'agir dans cette Allemagne qu'elle aime pourtant de toute son âme de patriote. Après son BAC en 1940, elle effectue son devoir de jeunesse hitlérienne, en devenant garde d'enfants. En 1942, elle rejoint son frère à Munich pour étudier la biologie et la philosophie. Dés le départ, elle participe activement à la création du mouvement "La Rose Blanche". Elle deviendra une véritable icône de la résistance allemande. Courageuse et clairvoyante, c'est aussi une jeune femme qui goûte la joie de vivre.
Est-ce dans un geste de nervosité ou par un surcroît de révolte qu'elle lancera les derniers tracts par ce balcon ? Quoi qu'il en soit ce geste lui vaudra d'être arrêtée en même temps que son frère Hans, et après un pseudo procès de 3 jours, condamnée à la peine capitale. Durant son interrogatoire par la gestapo, elle aura la jambe brisée et c'est sur des béquilles et avec un courage exemplaire, qu'elle tiendra tête au juge Roland Freisler, qui est connu pour être l'un des juges nazis les plus brutaux. Elle refusera obstinément de livre les noms de ses compagnons et préféra mourir que de renier ses idéaux. Jusqu'à la fin elle fera preuve d'une grande lucidité et de dignité. elle déclarera " Je reste convaincue d'avoir agi au mieux des intérêts de mon peuple. Je ne regrette donc rien de mon action et je suis prête à en payer les conséquences."Elle sera enterrée auprès de son frère hans et de Christoph Probst, dans le cimetière voisin de la forêt de Perlach.


Christoph PROBST  :  1919 - 1943

Christoph PROBST est né le 6 novembre 1919 à Murnau en Haute-Bavière. Les parents de Christoph PROBST divorcent alors qu'il est encore très jeune, et il vivra auprès de son père Herman PROBST, qui est un passionné de la culture asiatique et des religions orientales, et qui influencera beaucoup son fils. Son père se suicide alors qu'il est adolescent. En 1935, il rencontre Alexander SCHMORELL qui est dans la même classe et  avec qui il partage la même peine d'avoir perdu un parent aimé.  En 1939, après leur diplôme du secondaire ils sont contraints d'effectuer leur période militaire et de travail pour l'Allemagne. Comme son ami, il rejoindra ensuite l'université de Munich pour y suivre des études de médecine. En 1941, il épouse Herta Dohrn avec qui il aura 3 enfants. D'abord 2 fils, Micha et Vincent qui a pour parrain Alex SCHMORELL, et une fille, Katharina qui naîtra juste avant son exécution et qu'il ne connaîtra jamais. Christoph, bien que sensible au discours spirituels de son ami, n'a opté pour aucune religion, par contre il partage avec Alex la même aversion pour le national-socialisme et le fascisme. C'est donc naturellement qu'en 1942, Alexander  présente Christoph  PROBST aux autres membres de " La Rose Blanche". Il a été immédiatement considéré comme un jeune homme trés mature par l'ensemble du groupe. La perte précoce d'un père qu'il admiré et la charge de deux enfants en sont certainement les causes. Aussi, Hans et Sophie SCHOLL vont soigneusement le protéger en le tenant éloigné des actes politiques pouvant le mettre en danger. Il ne participera jamais à l'élaboration et à la distribution des tracts sauf pour le dernier. Il avait écrit un projet de brochure que Hans avait dans sa poche au moment de son arrestation et que la gestapo a évidemment trouvé. Christoph PROBST sera arrêté le 20 février 1943 malgré l'insistance de Hans et Sophie pour affirmer qu'il n'avait rien à voir avec "La Rose Blanche". Juste avant de mourir avec ses camarades il voulu recevoir le baptême catholique. Il fut guillotiné le 22 février 1943 alors que sa femme venait de mettre au monde leur fille Katharina.


Alexander SCHMORELL  : 1917 - 1943

Alexander SCHMORELL est né le 16 septembre 1917 à Orenberg en Russie. De mère russe et orthodoxe et d'un pére né en Russie mais de parents allemands. Il grandit avec cette double nationalité d'autant qu'après avoir perdu sa mère à même pas deux ans il s'installe avec son père en Allemagne. Christoph PROBST sera sans doute son meilleur ami. Comme touts les jeunes de cette époque il effectue la période obligatoire de travail et de service militaire. En 1939, il devient étudiant en médecine d'abord à Hambourg où il rencontre Traute LAFRENTZ, puis à Munich. Alexander SCHMORELL n'a jamais pu jurer allégeance totale à Hitler, il se sentait bien incapable de choisir son camp, de par ses origines d'une part, et comme Hans et Willi, il fut très vite dégoûté par la cruauté des nazis et de l'idéologie allemande, basées sur la soumission du peuple. Il rencontre naturellement Hans et se lie d'amitié avec lui. Il participera dés le départ à la rédaction des tracts de "La Rose Blanche". Après l'arrestation de Hans et Sophie SCHOLL, et de son meilleur ami, il tentera de fuir en Suisse. Mais déjà il est activement recherché par la gestapo. Son portrait est diffusé un peu partout. Il sera arrêté le 24 février 1943, condamné le 19 avril 1943 et guillotiné le 13 juillet de la même année.  




Willi GRAF  : 1918 - 1943

Fils d'un directeur d'entrprise de distrution de vin, Willi Graf est né le 2 janvier 1918 à Kuchenheim en Allemagne. Enfant il fera parti d'une jeunesse catholique engagée. En 1934 il rejoint lui aussi les jeunesses Hitlériennes. Mais très vite, il s'aperçoit que ses convictions religieuses vont à l'encontre des idéaux du National-Socialime et nazis qu'on tente de lui inculquer. Il commencera des études de médecine à Bonn en 1937. Pour ses idées réfractaires il sera une première fois arrêté le 1938. En 1940, Puis il sera envoyé en tant que membre du Corps médical de l'armée allemande en France et en Belgique puis participera à l'occupation de la Yougoslavie.  En 1942 il est autorisé à reprendre ses études de médecine à Munich, où il fera vite connaissance avec le reste du groupe "La Rose Blanche". Willi Graf sera en quelque sorte le membre recruteur du mouvement. Il ira dans de nombreuses villes allemandes pour gagner des supporters, d'abord dans son cercle d'amis puis, dans les milieu étudiants en général. Il participera également aux rédactions des tracts et en février 1943 sera impliqué dans l'inscription des slogans anti-nazi de "La Rose Blanche" sur les murs du centre ville et des alentours de l'université. Aprés l'arrestation de Hans, Sophie SCHOLL et de Christoph PROBST il eu l'idée de fuir avec Alexander SCHMORELL, mais finalement  resta à Munich. le 18 février 1943 au soir,  il sera arrêté avec sa soeur.  Il sera jugé en même temps que ses amis Alexander SCHMORELL et le professeur Kurt HUBER, et  sera condamné à mort le 19 avril 1943. Ses amis seront exécutés avant lui, Willi GRAF devra attendre 6 mois avant d'être guillotiné le 12 octobre 1943.


Kurt HUBER  : 1893 - 1943

Kurt Huber est né le 24 octobre 1893 à Chur en Suisse. Quatre ans plus tard ses parents s'installent à Stuttgart en Allemagne. En 1912 il étudie la musique, la psychologie et la philosophie et obtient un doctorat de musique en 1917. Il commence à enseigner la psychologie en 1920, à l'université de Munich. En 1938, il refuse d'aller enseigner à l'université de Berlin en raison de son adhésion au catholicisme qui ne fait pas bon ménage avec les idées du parti National-Socialiste. En 1941, deux de ses étudiants, Hans SCHOLL et Alexander SCHMORELL, qui ont servi dans l'armée allemande sur le front de l'Est, lui parle des atrocités commises par la Schutzstaffel(SS) en Pologne et en Russie. Le professeur leur répond " Il est plus important de renverser le régime nazi que le gouvernement communiste du l'Union Soviétique". En 1942, les étudiants membres de "La Rose Blanche" lui font part de leurs idées, et Kurt Huber deviendra leur guide, les conseillant d'abord sur une "résistance passive" déjà utilisé par des étudiants américains en lutte contre la "Discrimination raciale", puis en les aidant dans la rédaction des tracts. Plus tard il rédigera presque complètement le sixième et fatal tract de "La Rose Blanche. Il sera arrêté par la gestapo le 27 février 1943, condamné à mort en même temps que Alexander SCHMORELL et Willi GRAF, il sera guillotiné le 19 avril 1943.


Les principaux membres du Mouvement "La Rose Blanche" à HAMBOURG qui sera lui aussi démantelé après l'arrestation de Hans et Sophie SCHOLL et de leur compagnons.

La Rose Blanche - Hambourg
De gauche à droite :

Hans Konrad LIEPELT : 1921 - 1945
Heinz KUCHARSKI : 1919 - 1945
Karl Ludwig SCHNEIDER : 1919 - Libéré le 12 avril 1945 à Stendal
TrauteLAFRENTZ 1919 - Libéré le 15 avril 1945 à Bayreuth
Bruno HIMPKAMP  :  1925 - Libéré le 12 avril 1945 à Stendal
Albert SUHR : 1920 - Libéré le 12 avril 1945 à Stendal

Beaucoup d'autres allemands seront condamnés et déportés pour avoir sympathisé avec "La Rose Blanche" ou juste pour avoir eu un contact quelconque avec ce mouvement."La Rose Blanche" ne vécu pas bien longtemps, mais par le courage et la détermination de ses membres elle a contribué a faire changer les choses dans cette Allemagne du début des années 40. Nous leur devons aujourd'hui une part de notre Liberté.

Voici un site dévoilant une partie des textes rédigés pour les tracts de "La Rose Blanche" : 

http://laroseblanche.free.fr/II.htm

 La filmographie :



Titre original "Die Weisse Rose" (La Rose Blanche)
Réalisé par Michael Verhoeven en 1982
Avec : Lena Stolze, WulfKessler, Ulrich Tukur, Oliver Siebert


L'adaptation de l'histoire de Hans et Sophie Scholl. A Munich, durant la seconde guerre mondiale, des étudiants se rebellent contre le gouvernement nazi, organisent une résistance pacifique, et fondent "La Rose Blanche".





Réalisé par Marc Rothemund ce film allemand est sorti en salle en avril 2006 pour la France.
Avec Julia Jentsch, Fabian Hinrichs, Gerald Alexander Held... 

Malgré de nombreuses récompences, son succés en France fut mitigé alors qu'en Allemagne il a été vu par plus d'un million de spectateurs.  

Munich, 1943. Tandis que Hitler mène une guerre dévastatrice à travers l'Europe, un groupe d'étudiants forme un mouvement de résistance, La Rose Blanche, appelant à la chute du IIIème Reich. D'obédience pacifique, ces membres propagent des tracts antinazis, couvrant les murs de la ville de slogans, et invitent la jeunesse du pays à se mobiliser.
Le 18 février, Hans Scholl et sa soeur Sophie - qui font partie du noyau dur du mouvement - sont aperçus par le concierge de l'université de Munich en train de jeter des centaines de tracts du haut du deuxième étage donnant sur le hall. Ils sont immédiatement appréhendés par la Gestapo et emprisonnés à Stadelheim.
Durant les jours suivants, l'interrogatoire de Sophie Scholl est mené par l'agent de la Gestapo Robert Mohr, un véritable duel psychologique s'engage...
Littérature :


La Rose blanche
six Allemands contre le nazisme
Co écrit par Scholl Inge la soeur de Hans et Sophie. 
traduit par : Jacques Delpeyrou
Edition Minuit , Paris
Parution :  avril 2008

Le printemps 1943. La bataille de Stalingrad venait de se terminer par la défaite des forces allemandes. Apparurent alors à Munich des affiches où on lisait : « Ont été condamnés à mort pour haute trahison : Christoph Probst, 24 ans, Hans Scholl, 25 ans, Sophie Scholl, 22 ans. La sentence a été exécutée.

Inge Scholl, soeur des deux premiers, raconte ici leur histoire : l'enfance en Bavière dans une famille protestante, l'entrée dans la Jeunesse hitlérienne, puis, peu à peu, la découverte de la réalité nazie et, enfin, cette décision déchirante : la résistance contre leur propre pays en guerre.

« La vraie grandeur, écrit Inge Scholl, est sans doute dans cet obscur combat où, privés de l'enthousiasme des foules, quelques individus, mettant leur vie en jeu, défendent, absolument seuls, une cause autour d'eux méprisée. »

Ces six universitaires ont plus que personne contribué à sauver l'honneur de l'Allemagne. Pascal disait : « Je ne crois que les histoires dont les témoins se feraient égorger. » Nous devons croire celle-ci, entre toutes, aujourd'hui. (Extrait des éditions de Minuit)


Lettres et carnetsLettres et carnets d'Hans et Sophie Scholl
Editeur : Tallandier
Publication : 28/8/2008

de Pierre-Emmanuel Dauzat (Préface), Hans Scholl(Auteur), Sophie Scholl (Auteur), Inge Jens (Sous la direction de)

Témoignage inédit, ces écrits se lisent comme une oeuvre d’une richesse et d’une intelligence étonnantes. Exécutés respectivement à 24 et 21 ans, Hans et Sophie n’ont cessé d’écrire, sous forme de journaux ou de relations épistolaires avec leurs proches. Et comme le fait remarquer Inge Jens en avant-propos, la qualité de ces textes, à l’esthétique remarquable, particulièrement chez Hans, s’apparente déjà à une forme de résistance. Erudits, passionnés de littérature, citant à l’envi des écrivains français et russes, les Scholl font montre d’une ouverture d’esprit et d’un recul qui formeront plus tard l’Europe. Courageux, déterminés, mus par des rages différentes mais convergentes, ils sacrifient leur vie pour la liberté. Si les mots qui nous parviennent aujourd’hui sont émouvants, à l’image des deux dernières lettres d’une Sophie insouciante qui ignore son arrestation imminente, ils surprennent en n’évoquant pas directement la Rose blanche. On peut ainsi suivre la construction de deux esprits résistants. Sophie, c’est la hargne, la virulence, l’obstination. Ce qui se lit comme une bravade adolescente en 1937 devient, au fil des mois, mûri et grevé d’une noirceur lancinante. Ses carnets font peu à peu écho à saint Augustin, lorsqu’elle entame un dialogue avec Dieu. Antigone moderne, elle transcende même sa condition de femme, s’excusant presque d’oser parler politique avant d’imposer ses réflexions et, même, de haïr ses semblables ignorantes et coureuses à l’irresponsabilité coupable. Plus mature, plus réfléchi, Hans ne laisse jamais entrevoir la moindre ombre d’une activité résistante. Mais à se pencher sur ses mots, ses goûts littéraires, son esprit brillant impressionne par sa pureté et certains passages laissent imaginer quel écrivain il aurait pu être. Une compilation de textes brillants, qui, malgré leur “amateurisme”, ont leur place à côté des grands textes résistants et posent le socle d’une éthique de la conscience politique.
( de Mickaël Demets)

 Couverture de l'ouvrage : Sophie Scholl, la rose de la liberté                                    
Sophie Scholl, la rose de la liberté
Auteur : Magali Wiémer
Editeur : Oskar
Collection Cadet Histoire et Socièté


Récit poignant et vivant qui permet la réhabilitation d'une des grandes figures de la Résistance allemande souvent trop peu connue. Ce roman est lisible aussi bien par les CM que par les élèves de 3equi étudient l'Allemagne nazie. Roman indispensable pour que les jeunes lecteurs sachent qu'il y eut en Allemagne nazie des jeunes gens prêts à trahir leur gouvernement et leur armée pour défendre notre liberté !









Photographies :


La Rose Blanche en gare de Munich



Membres du mouvement La Rose Blanche pendant le service militaire obligatoire sur le front oriental.La guerre féroce qui y était mené renforca leur opposition aux nazis.

Alexander Schmorell (à gauche) et Hans Scholl, membres du groupe de résistance étudiante de la Rose blanche, avant leur départ pour le front oriental. La guerre féroce qui y était menée renforça leur opposition aux nazis. Munich, Allemagne, 1942.
Alexander Schmorell (à gauche) et Hans Scholl avant leur départ pour le front.



Hans et Sophie Scholl et Christoph Probst au cours de l'été 1942.


timbres en hommage à Sophie et Hans Scholl. Le bleu fut édité en 1961 en RDA.



Sophie Scholl aimait beaucoup lire.



Sur la plaque on peut lire " Pour se souvenir et pour réfléchir" suivi d'un extrait de leur premier tract. Mémorial de "La Rose Blanche " à Munich.




Willi Graf

Christoph Probst lorsqu’il était étudiant en médecine. Membre du mouvement estudiantin d’opposition “la Rose blanche” à Munich, il fut arrêté avec Hans et Sophie Scholl, condamnés par le Volksgerichtshof (Tribunal du peuple) et exécutés le 22 février 1943. Munich, Allemagne, vers 1940.
Christoph Probst


Alexander Schmorell

Il existe encore de nombreuses photos sur internet, je ne peux ni ne veux tous les mettre ici n'étant le but de cet article.

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Memorial for Hans and Sophie Scholl
Si vous passez par Munich, vous pourrez déposer une rose blanche sur ces tracts qui se trouve sur la place. une façon de leur montrer


Des sites pour en savoir davantage :
fleur.jpg
http://resistanceallemande.online.fr/rose_blanche/la_rose_blanche.htm



http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19430222

http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Rose_blanche





 




Publié dans civils dans la guerre

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